La législation française interdit la vente de médicaments sur internet. Toutefois, les pharmaciens sont en mesure de proposer des services pour les livrer à domicile. Il peut s’agir d’un représentant de l’officine en personne ou d’une expédition classique menée à bien par les services postaux ou un livreur indépendant. Est-ce réellement une bonne idée ? Quelles sont les contraintes du concept ?
Le principe de la livraison à domicile pour les médicaments
Le service de livraison peut concerner des médicaments prescrits ou des produits disponibles sans ordonnance. Il existe plusieurs façons de procéder :
- La commande par téléphone ou par le site du pharmacien s’il en possède un ;
- La sollicitation d’un regroupement d’officines ou d’un réseau agréé, comme Pharma Express ou Proxi Course Santé en partenariat avec la poste ;
- La remise de l’ordonnance au facteur qui se rend dans la pharmacie choisie, puis effectue la livraison à domicile dans la journée.
Grâce à une application mobile ou à toute autre forme de suivi en temps réel, il est ainsi possible de vérifier la progression et la prise en charge de sa commande. Disponibilités, rapidité d’intervention et efficacité des prestations sont alors observées pour la livraison de médicaments à domicile. Toutefois, on dénote certaines contraintes.
Ce qu’en pensent les experts et leurs préoccupations sur la qualité des services
L’ordre des pharmaciens se montre particulièrement réticent pour faire livrer les médicaments chez les particuliers. L’expertise des professionnels et leur accompagnement restent essentiels pour tout traitement. La consultation du dossier personnel, la traçabilité logistique des médicaments et les conseils dispensés semblent être de véritables contraintes. Commander des médicaments n’est pas un acte anodin. Ce rappel des principaux responsables exige un encadrement strict et rigoureux des pratiques.
Des entreprises et des groupements soucieux d’une prise en charge responsable
Toutefois, les entreprises concernées restent à l’écoute et jouent la carte de la transparence. D’éventuels partenariats avec SOS Médecins et d’autres acteurs du secteur sont à l’étude. De plus, toute sollicitation de leur service peut requérir une conversation entre le patient et le pharmacien. Ainsi, l’entité responsable de la livraison de médicaments se révèle bien plus qu’un intermédiaire. Elle est garante d’un circuit sécurisé, parfaitement au fait de ses responsabilités et des contraintes de son secteur. Cela passe notamment par les conditions de transport et de conservation de certains médicaments sur ordonnance jugés fragiles ou vulnérables aux fluctuations de température.
Des zones de livraison axées sur le paysage urbain et non rural
Le principe des médicaments à domicile se révèle pratique pour les personnes à mobilité réduite ou celles en situation d’isolement, comme les personnes âgées. Le maintien du lien social est également un facteur à considérer dans ce type de prestations. Toutefois, les dispositifs concernent majoritairement de grandes agglomérations avec des dessertes aisées. S’il est nécessaire de laisser l’initiative se démocratiser plus largement, celle-ci semble peu usitée dans les petites communes ou le paysage rural. La question des réunions de pharmacies partenaires peut se montrer disparate sur une zone géographique trop étendue. Des ajustements sont donc à prévoir pour livrer les médicaments sur ce type de territoire.